Déterminer ses besoins
3. Déterminer ses besoins
Le point de départ de tout projet d’autoproduction est de déterminer ses besoins de consommation avant d’envisager de les produire. On va surtout s’intéresser aux besoins estivaux, de mars à septembre, en milieu de journée, car c’est la période où les modules photovoltaïques sont les plus efficaces.
En hiver, les panneaux fourniront encore une partie de vos besoins, mais seront pénalisés par la météo et la baisse de luminosité.
Comptez environ 1/3 de la production de juin pour le mois de décembre. Inutile d’envisager d’alimenter votre chauffage électrique avec du photovoltaïque… Pour réduire vos charges de chauffage, il vaudra mieux vous tourner vers la rénovation, avec les conseils des Espaces Info-Énergies et de l’ADEME.
3.1. Estimations et relevés ponctuels
Vous pouvez examiner vos factures de consommation pendant la période Mars-octobre. Vous pouvez relever votre compteur à divers moments de la journée pour relever la puissance consommée en instantané et les index de consommation. Ceci vous permettra de connaître des consommations « type » et d’estimer votre consommation de « base ».
Les relevés de consommation les plus utiles seront ceux faits en milieu de journée, au moment où les modules produiront le plus. Le compteur le plus répandu désormais est le Linky avec lequel vous pouvez facilement accéder à vos données :
https://www.enedis.fr/acceder-aux-donnees-de-mesure
Vous pouvez mesurer séparément certains appareils à l’aide d’une prise wattmètre ou bien consulter les fiches techniques, pour évaluer leurs consommations respectives. C’est une bonne occasion de faire le point sur vos sources de consommation…
3.2. Mesures, enregistrement et suivi global
Le compteur Linky est censé apporter aux abonnés des données d’analyse de leurs consommations. La réalité est cependant moins belle que les promesses. L’accès et la mise en forme utilisable des données demande la présence d’applications additionnelles qui sont souvent associées à des solutions ou des produits payants.
Il existe cependant de nombreuses solutions permettant de mesurer et enregistrer vos consommations.
Vous pourrez en trouver des exemples sur notre forum partenaire :
https://forum-photovoltaique.fr/viewforum.php?f=10
Certaines solutions domotiques de pilotage global proposent également ces outils.
Il y a deux grandes familles d’appareils enregistreurs de consommations :
- Ceux qui se basent sur un compteur externe, que ce soit la sortie télé-info des compteurs Enedis ou bien les impulsions d’un compteur générique à rajouter dans votre tableau électrique.
- Ceux qui utilisent une pince ampèremétrique, moins précise, mais pouvant se poser rapidement sans nécessiter un compteur supplémentaire si vous voulez suivre une partie spécifique de votre installation.
La liste de ces matériels est vaste. Parmi les critères de choix, il y a :
- La facilité d’utilisation et de consultation, sur place ou à distance (web, SMS, application Smartphone …)
- La génération de graphiques et de tableaux, et la possibilité de les imprimer.
- Le suivi de plusieurs comptages en même temps par une même solution, éventuellement avec des protocoles différents (télé-info EDF, impulsions, pince ampèremétrique) pour couvrir plusieurs besoins.
- L’extraction des données vers un format « neutre » tel que des fichiers au format CSV, pour conserver la maîtrise de vos données en cas de panne (sauvegarde) ou de changement de système (interopérabilité).
Des possibilités de pilotage en plus des mesures (cf. notre dernier chapitre « aller plus loin »).
3.3. Bilan consommation
Il est préférable que votre consommation dépasse les 1400 kWh sur le semestre estival pour que l’amortissement d’un matériel de production soit facilement envisageable.
Cette consommation sur six mois correspond à une moyenne très théorique de 7,8 kWh par jour répartis entre 200 Wh de consommation de base permanente et 3 kWh de consommations ponctuelles journalières.
Il ne s’agit là que d’un ordre de grandeur pour illustrer le raisonnement. Vous êtes les mieux placés pour apprécier vos habitudes de consommation et vos besoins. Si vous avez vraiment une très faible consommation électrique, vous amortirez difficilement les coûts du matériel, car vous produirez probablement plus que vos besoins et « perdrez » une grande partie de cette énergie (à moins de vendre les surplus dans le cadre d’une grande installation).
Si vous voulez favoriser les énergies renouvelables, sans pouvoir en produire, vous pouvez aussi changer de fournisseur d’électricité avec un fournisseur proposant des contrats d’énergie dite verte produite localement.
Vous pouvez également participer au développement des énergies renouvelables en investissant dans une centrale citoyenne: https://www.energie-partagee.org https://www.centralesvillageoises.fr
Il est fort possible qu’à l’issue de vos études et réflexions, vous constatiez des consommations beaucoup plus importantes que notre cas « standard ».
Les sources de consommation estivale sont nombreuses (filtration de piscine, frigo supplémentaire, vélo électrique, climatisation…) et incitent d’autant plus à produire soi-même une partie de ses consommations.
Sans compter que nos besoins en électricité vont probablement augmenter dans l’avenir (multiplications des appareils électriques ou électroniques, voiture électrique …)
3.4. Dès maintenant, nombreux sont ceux qui y pensent déjà…
Les professionnels du secteur intègrent désormais l’autoconsommation dans leur référentiel.
https://www.enerplan.asso.fr/autoconsommation-ou-revente-d-electricite
Les acteurs traditionnels se sont tous positionnés en faveur de l’autoconsommation.
https ://mypower.engie.fr/conseils/autoconsommation-solaire/sondage-autoconsommation.html
ENEDIS lui-même se veut moteur dans le développement de l’autoconsommation individuelle et collective :