Consommation d’une maison
1. Consommation d’une maison
Pour fixer les idées, la consommation d’une maison, hors chauffage, climatisation et cumulus électrique, ressemble à ceci :

On constate une partie variable avec des pointes pouvant dépasser plusieurs kilowatts correspondant à l’usage de divers appareils et une « base », habituellement entre 200 et 400 watts selon les maisons, quasi constante, liée à des appareils toujours actifs, même si vous êtes absents ou en vacances, (réfrigérateur, congélateur, VMC, box internet, appareils en charge ou en veille, réveils…).
Cette partie stable de vos consommations est aussi appelée « bruit de fond » .
Vous trouverez des exemples de ces consommations pour divers appareils sur le site de l’ADEME: https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/
Pour réduire vos coûts électriques, tout en protégeant, l’environnement, vous pouvez envisager de produire vous-même, pendant la journée, une partie de l’électricité nécessaire à ces consommations.
Une installation destinée à cette production injecte directement au niveau du tableau électrique du bâtiment (donc en aval du disjoncteur de consommation, du compteur de consommation et du fusible du coffret de répartition ENEDIS).
L’énergie qu’elle fournit est directement utilisée par vos appareils électriques qui évitent ainsi « l’effort » de tirer sur le compteur de consommation.
Si l’installation d’autoconsommation ne produit pas (pendant la nuit …) ou pas assez (durant la journée), vos appareils tireront le complément d’énergie nécessaire au travers du compteur de consommation par lequel le réseau extérieur vous alimente actuellement. Le but de l’autoconsommation n’est pas de vous rendre autonome, ni de vous couper du réseau de distribution qui est un bien commun ; il s’agit simplement d’une partie de vos consommations journalières avec une énergie renouvelable qui pourra avoir un coût inférieur à celui de votre fournisseur d’électricité.
Depuis 2016, la réglementation a évolué en faveur de l’autoconsommation qui est désormais le type de raccordement majoritaire des nouvelles installations photovoltaïques. Plus de souplesse, des incitations financières à l’installation et sur la vente des surplus mettent en avant ce « nouveau » mode.
Il n’y a aucun souci si vous avez déjà une installation photovoltaïque dédiée à la vente totale de la production à EDF-OA, il est possible de rajouter à côté une installation d’autoconsommation, tant techniquement que réglementairement. Les deux installations resteront indépendantes, sans lien entre elles.
2. Deux approches sont possibles pour réduire le coût de vos consommations
2.1. L’approche classique, toujours d’actualité : une grande installation
Vous pouvez envisager une grande installation de 6 à 9 kWc, nécessitant de 25 à 40 m². Vous générerez forcément beaucoup plus d’énergie que vous ne pourrez en utiliser. Vous vendrez les surplus non consommés à EDF-OA pour vous aider à amortir votre installation pendant les 20 ans du contrat d’achat.
Au-delà des 20 ans, vous pourrez conserver l’usage entier de la production de votre installation.
Les avantages :
Vous produirez beaucoup d’Énergie Renouvelable, bénéfique pour l’environnement. Vous serez certain de ne plus avoir besoin d’acheter d’électricité durant les belles journées ensoleillées.
Depuis 2017, vous n’avez plus de contraintes d’intégration toiture (IAB,…). Sauf cas particulier en zone ABF ou c’est encore un critère d’autorisation malheureusement.
Le coût de l’énergie produite sera proportionnellement faible, car la taille du projet vous permettra des économies d’échelle. C’est à cette échelle (6 kWc et plus) que vous pourrez économiquement consommer une partie de votre production tout en produisant et vendant assez de surplus pour amortir le projet.
Ce type d’installation peut également être intéressant si vous avez de gros consommateurs comme un véhicule électrique, une piscine ou une climatisation .
Les inconvénients :
Le budget sera important, avec un besoin éventuel de crédit pour le financement (de 15000 à 22000 € s’il n’y a pas de difficulté particulière).
ENEDIS impose le raccordement en triphasé au-delà de 6 kVA.
Le tarif d’achat du surplus par EDF-OA n’est plus très élevé (0.12€ le kWh en 2024) et demande un très long temps d’amortissement pour le projet.
Les primes actuelles (en 2024) à l’installation sont également proportionnellement plus faibles que pour des installations plus petites (220€ par kWc de 0 à 3 KWc, au lieu de 160€ par kWc de 3 à 9 kWc) mais elles participent quand même au financement du projet avec un financement à présent en une fois.
Comme mentionné en préambule, il existe deux autres alternatives à EDF OA si on n’a pas fait poser par un installateur RGE, c’est la batterie virtuelle et la vente de son surplus à un producteur alternatif.
2.2. L’approche pragmatique : une petite installation
Vous pouvez envisager une installation beaucoup plus petite visant à couvrir vos consommations probables.
Le plus souvent, il suffira de deux à trois modules photovoltaïques d’une puissance totale de 0,5 à 1 kWc, occupant 2.2 à 4.4 m² de surface. Le but n’est pas de couvrir la pointe du four micro-onde, mais la consommation de « base » quasi permanente. Vous ferez une économie certaine tout au long de la journée.
On vise une installation pas trop importante pour produire ce dont vous avez besoin, mais pas plus.
Pour aller plus loin, selon vos besoins, vous pourriez envisager 1 à 2 kWc, ou même plus, en rajoutant d’autres modules. (Voir en fin de ce guide le chapitre « aller plus loin »)
Les avantages :
Pas de contrat d’achat : des démarches plus simples et surtout aucunes contraintes pour l’installation par un non-professionnel. Vous pouvez les poser par-dessus votre toiture « en surimposition », il existe à présent maintenant aussi des « tuiles solaires », ou « à côté », en pergola ou ombrière…
Vous pouvez produire de l’énergie renouvelable pour un coût assez faible, sans grosse contrainte technique ou administrative.
Vous évitez le coût (TURPE : environ 10 € par an) de participation aux frais de comptage Enedis nécessaire pour la vente des surplus.
Le système est évolutif et pourra facilement être agrandi en cas de nouveaux besoins (voiture électrique, …).
Avec les futures augmentations du coût de l’électricité, votre installation s’amortira d’autant plus rapidement.
Les inconvénients :
L’amortissement du projet dépendra uniquement des économies réalisées sur votre consommation, d’où l’importance du calcul du dimensionnement pour ne pas investir dans un matériel excessif qui produirait beaucoup plus que vos besoins.
L’autoconsommation « totale » ne permet pas de valoriser financièrement ses surplus, de toute façon minime, sauf à opter pour un contrat avec vente de ces derniers, auquel cas les coûts associés seront difficiles à combler compte tenu de la faible production.
La suite de ce guide se consacre aux petites et moyennes installations, destinées uniquement à produire une partie de vos consommations, sans stockage ni forcément de contrat de vente des surplus.
2.3. Les mauvaises idées
Attention aux sirènes trompeuses de certains commerciaux et aux fausses « bonnes idées ». Les « publicités » alléchantes fleurissent partout, sur Facebook en particulier et vous promettent « d’en finir avec les factures d’électricité » et « de prendre en charge 100% » de vos panneaux solaires… méfiance.
Stockage
Jusqu’à un passé récent, le coût et les contraintes techniques et environnementales des batteries pour une petite installation dépassent les avantages de pouvoir économiser quelques kWh, tout cela évolue favorablement depuis quelques mois.
Pour plus de détails, veuillez-vous référer au document « GPPEP – Autoconsommation et stockage » que vous trouverez sur le site du GPPEP.
Dans un autre ordre d’idée, certains fournisseurs proposent un stockage « virtuel » qui consiste à stocker l’équivalent de vos surplus pour vous les restituer plus tard, par exemple consommer l’hiver votre surplus généré l’été. Il ne s’agit évidemment pas d’un « vrai » stockage. Le GPPEP prépare un guide spécifique sur ce sujet.
Vent et Eau
Les éoliennes et hydroliennes sont des sources d’énergies renouvelables efficaces, mais leur utilisation est limitée à des environnements spécifiques et à des productions importantes. Il est donc peu probable qu’elles soient adaptées à vos besoins.
Surtout, n’allez pas installer une éolienne « de pignon » sur un mur de votre maison…
2.4. Lexique et initiation au photovoltaïque (PV)
Si vous n’avez pas une connaissance générale du fonctionnement du photovoltaïque, vous pourrez vous informer dans notre guide des ENR pour les particuliers. Vous trouverez aussi d’autres informations sur les matériels et techniques photovoltaïques : https://forum-photovoltaique.fr/viewtopic.php?t=26078
Dans la terminologie officielle, on parle d’« autoproduction » quand on s’interroge sur la partie de sa consommation que l’on peut produire. On peut aussi parler du pourcentage d’autonomie, ou d’autosuffisance, ou plus fréquemment taux d’indépendance.
A l’inverse, l’« autoconsommation » mesure la part de votre production que vous consommez. Comme les particuliers s’intéressent à la réduction de leur « consommation » c’est le terme « autoconsommation » qui est plébiscité (bien qu’improprement …).
Pour ce type d’installation, on recherchera un taux d’autoconsommation proche des 100 % de l’énergie produite (entre 80 et 100%). Tandis que le taux d’autoproduction sera entre 10 et 40 % de votre consommation totale. Ce dernier pourcentage indiquera les économies que vous réaliserez sur la partie variable de votre consommation électrique (hors coût abonnement).